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Après la série d'huiles sur papier "ÉROTIQUES", Riberzani comme à son habitude, change de thème, de technique et de support... ici dans ces paysages, des matérieux interviennent: pâte plastique pour la terre, paille véritable solidifiée pour les blés et les foins, sable fin.. toutes ces matières ont été peintes à l'acrylique ou à l'huile.

 

Le modelé des collines et des autres éléments composants ces sites est dépouillé, étiré, avec toujours la préoccupation de l'artiste de réaliser des compositions rigoureuses, très cadrées.

-Couleurs pures et symboliques = Jaunes de cadmuim, verts permanents, bleus outremer et cobalt...

-Paysages, l'été sans personnage.

  

Il faut toujours avoir un oeil sur les jeunes peintres, tant que c'est possible se tenir à leur hauteur... après, vous ne les rattraperez plus jamais. Ils font ce que peu de gens accepteraient de faire, ils sont des aventuriers, ils opèrent dans l'inexploit.

Daniel Riberzani, dans cette série de tableaux, guette seul, en l'absence de tout témoin, cet instant aigu comme une ligne, où la projection froide des masses rencontre les irradiations chaudes des espaces de lumière. C'est un survol, peut-être une plongée, un moment suspendu où dans un silence immobile s'opère un passage d'un état à un autre, la saisie des lents glissements, des grands souffles d'air et de lumière, témoins des plus hautes énergies, sur la pesanteur des espaces.

Catalogue exposition Galerie L55 Paris, Bertrand Jérome,1987

Chercheur explorateur de la matière, ce jeune peintre nous montre ses paysages Galerie L55: Ce sont des prétextes à transmettre une émotion intérieure, introspection visuelle et esthétique du "Paysage".

Un sentiment de plénitude ressort, devant cette synthèse de la nature dans sa diversité, un creux de la vallée, quelques sapins, l'ombre omniprésente de la montagne, un souvenir confus nous envahit "Mais je connais, ce paysage".A-t-il posé son chevalet dans telle ou telle région? Non sa vision est intime. Un train lancé à grande vitesse laisse entrevoir des suites d'images, ses peintures sortes d'instantanés ne sont pas sans rappeler l'image couleur surexposée, la matière est granuleuse "Petits champs de trèfles" La terre est bleue comme baignée d'ombre, vivante de milliers de monticules. Il évoque l'espace et le temps, "L'ombre bleue" on dirait que l'ombre est en marche, "Arbres bleus dans un champ jaune" ébloui de soleil. Daniel RIBERZANI avec force nous donne sa vision du monde.

 Robert VRINAT, Nouvelles Littéraires

27 mai 1974

C'est une nouvelle conception du paysage que nous apporte ce jeune peintre français. Comment parvient il à des interprétations aussi sobres, aussi dépouillées, voire aussi nues, sans tomber dans le sommaire et la froideur? C'est son secret. Ici, des arbres bleus dans un champ jaune, là, une vaste ombre bleue qui monte vers l'horizon, où un seul arbre se profile... Pas plus de deux ou trois couleurs. Une composition réduite à l'essentiel que la mémoire peut retenir de notre vision de la nature, et de surcroît , expurgée de toute concession au réalisme vulgaire, comme à l'insaisissable abstraction. Et, néanmoins, chez Riberzani, la pauvreté devient richesse, le désert plénitude, l'austérité séduction. 

Carrefour, 23 mai 1974

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