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Qu'elles tendent la main, par-delà les millénaires, aux envoûtants fragments de tissus coptes (souvent présentés sous verre) qui ouvrent l'histoire de la tapisserie ou qu'elles soient perçues comme détails, parties d'un tout, les "petites tapisseries" de Daniel Riberzani ouvrent toutes, radieuses, charmeuses, sur l'univers d'une beauté idéale.

A peine découverts au spectateur ces mirages d'un imprévisible univers, voici que les petits objets invitent au vagabondage, de mains en mains, de regards en regards, sous le signe d'une intimité signifiée par la boîte ou le support, précieux comme ces miniatures des âges classiques que l'on emportait sur soi, portraits des lointains bien-aimés, au hasard de batailles et expéditions sans retour.

C'est ici la lutte émouvante de l'harmonie fragile et précieuse contre les désastres de l'oubli; car, au hasard d'un mur défraîchi, du couvercle d'un piano assoupi ou  d'un manteau de cheminée déserté, ces témoins ne demanderont qu'a illuminer, mobiles et déroutants, l'espace du quotidien.

Riberzani "Peinture intimes" 1989 - 1999

Gérard Denizeau  

Après avoir opté pour des formats appropriés à la tapisserie et à des commandes aux dimensions monumentales dont une gigantesque, Riberzani a toujours préféré, pour le format d'une tapisserie idéale, les dimensions autour de 2x2m. Il estime qu'une tapisserie n'est attractive que quand elle est de proportion importante ou au contraire, de très petite dimension rappelant les minuscules fragments de tissus coptes encadrés précieusement, les formats moyens n'ayant aucun intérêt visuel. 

Dans la série des "Paysages Evénements", l'artiste s'est essayé à réduire certaines de ses grandes tapisseries à des formats de 40x40cm ou 30x30cm, ainsi que dans la série des cartons peints, Riberzani n'a repris que certains détails de ces derniers. Souvent, c'est à l'échelle du minuscule que l'on voit bien effet du monumental. Et ces petites oeuvres en effet sont une invite à parcourir le grand oeuvre tissé contemporain, dont Riberzani est témoin majeur.

Ariane Grenon

Extrait de l'article " Courrier des métiers d'Art" Novembre 1996

pour l'exposition galerie Inard.

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