130X198 Huile sur toile 1987
Avril ici, est partagé avantageusement avec mars. Pour ce signe, j'ai empreinté le bélier à Zurbaran, célébre peintre espagnol du 17eme siècle, devenu mystique sur ses vieux jours, et qui avait la particularité de faire ressentir une émotion d'ordre divin dans ses natures mortes, mais curieusement, rarement dans les commandes religieuses imposées.
Signe de feu, dominé par les ors, les vermillons, les carmins, symbole de notre étoile (le soleil), du sacré (la toison d'or) et de la planète Mars. De gauche à droite, en déroulé, l'hiver est encore présent, une chape outremer sombre parsemée de feuilles mortes tourbillonantes, de flocons et de grêle est traversée de trombes d'eau et d'un éclair barrant la toile de haut en bas.
Une grande flèche violette annonçant l'arrivée du printemps laisse à l'arrière les arbres dénudés et tourmentés par les dernières tempêtes hivernales qui déchaînent également une mer démontée submergeant à fleur d'écume, des nuages chargés de pluie qui inondent la Terre, où des pousses vertes en érection se dressent vers un soleil ardent. La planète Mars, à l'abri de ce dernier, semble contribuer au réchauffement de notre Terre, traversée par des giboulées bienfaitrices. Le bélier de Zurbaran, entravé et criblé de flèches sacrificielles, devient l'agneau mystique, il est à contre-courant de cette histoire.